Je reproduis ici des extraits du livre de Laura Knight-Jadczyk : l’histoire secrète du monde. L’auteur est américaine, et écrit dans un français très correct, mais j’ai pris la liberté de faire des corrections de style et de vocabulaire, et même de réécrire certaines de ses phrases afin d’en améliorer la compréhension immédiate …
Qu’a-t-il bien pu se passer sur Terre à la fin du Pléistocène, il y a environ 12 000 ans, donc à la fin des grandes glaciations ?
Il est manifeste que parmi les nombreuses créatures qui ont vécu sur la Terre, nombre d’entre elles n’y vivent plus. Lorsqu’elles disparaissent naturellement ou ont toutes été tuées, nous disons que leurs espèces sont éteintes. En outre, le constat qu’une espèce proche d’une espèce disparue ne s’impose pas après l’extinction de celle-ci suggère une modification des conditions terrestres concomitantes de l’extinction.
Quelque chose de catastrophique est arrivée aux grands mammifères de l’époque du Pléistocène. Les mammouths laineux, les mastodontes, toxodons, machérodes, rhinocéros laineux, paresseux terrestres géants ne sont tout simplement plus parmi nous. Le fait est que plus de 200 espèces d’animaux ont tout simplement disparu à la fin du Pléistocène il y a approximativement 12 000 ans dans ce que les paléontologues sont convenus d’appeler « l’extinction du Pléistocène ».
Pendant que les paléontologues discutent de l’idée dérangeante d’une extinction de masse aussi récente, les géologues sont confrontés aux témoignages de terrifiants changements géoclimatiques : volcanisme, séismes intenses, raz de marée, fonte des glaces, montée du niveau des mers … C’est sûr que le Pléistocène ne s’est pas achevé dans un faible gémissement, il a fini dans des rugissements et des coups de tonnerre.
Nous savons déjà que ni les géologues ni les paléontologues n’aiment entendre parler de catastrophisme, cela les empêche de dormir la nuit. Ils se sont battus bec et ongles contre les catastrophistes et ce pendant longtemps. Mais de nos jours, les scientifiques des deux camps doivent admettre le fait que les catastrophistes ont eu raison sur quasiment toute la ligne depuis le début, même si ceux-ci se sont laissés emporter par leur élan et ont voulu tout expliquer en termes de catastrophes. Il est évident qu’il y a eu « des changements graduels », mais quand il se produit des changements importants sur notre boule bleue, la plupart sont catastrophiques.
L’un des faits majeurs qu’ont eu à expliquer les paléontologues et géologues, c’est le nombre effarant de carcasses congelées au Canada et dans l’ouest de l’ Alaska ainsi qu’en Russie septentrionale et Sibérie orientale, et toutes datent d’environ 12 000 ans. Cela suggère naturellement que quelque chose de terrible s’est produit sur la planète et que les effets de cet événement ont été plus sévères dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud.
lionceau congelé découvert en Sibérie en 2015 |
Dans les années 1940, le Dr Franck C. Hibben, professeur d’archéologie à l’université du Nouveau Mexique, a mené une expédition en Alaska pour y examiner des restes humains. Il n’a pas trouvé de restes humains mais des kilomètres et des kilomètres de boues gelées, truffées de mammouths, mastodontes, bisons, chevaux, loups, ours et lions. Juste au nord de Fairbanks en Alaska, les membres de l’expédition ont été pétrifiés d’horreur en voyant des bulldozers pousser la boue à demi décongelée dans des cuves de lavage destinées à l’or. Les défenses et ossements d’animaux roulaient sous les lames « comme de la sciure sous l’action d’un rabot géant ». Les carcasses se trouvaient dans toutes les attitudes de la mort, la plupart « démembrées par quelqu’inexplicable perturbation préhistorique catastrophique ».
La violence manifeste de la mort de ces masses d’animaux combinée avec la puanteur de la chair pourrissante était intolérable tant en observant qu’en imaginant ce qui avait pu la causer. Les champs de mort s’étendaient littéralement sur des centaines de kilomètres dans toutes les directions. Il y avait des arbres et des animaux, des couches de tourbe et de mousse, tordus, emmêlés et mélangés comme si quelque robot mixeur cosmique les avait tous aspirés, il y a 12 000 ans et les avait immédiatement surgelés en une masse solide.
Juste au nord de la Sibérie, des îles entières sont constituées d’ossements animaux du Pléistocène, balayés en direction du Nord, depuis le continent vers le glacial océan arctique. Une des estimations suggère que dix millions environ d’animaux sont enterrés le long des rivières de la Sibérie septentrionale. Des milliers et des milliers de défenses ont généré un commerce massif de l’ivoire au bénéfice des maîtres graveurs de la Chine, le tout provenant de mammouths ou mastodontes congelés de Sibérie. Le fameux mammouth de la Bereskova a d’abord attiré l’attention sur les propriétés de congélation rapide quand on a trouvé des boutons d’or dans sa bouche.
Quel est l'événement terrible qui a emporté ces millions de créatures en un seul jour? Ces témoignages suggèrent qu'un énorme tsunami a fait rage a travers toute la région culbutant ensemble animaux et végétation et les congelant ensuite instantanément pour les 12 000 années suivantes. Mais l'extinction n'a pas été limitée à l'Arctique même si la congélation a préservé les signes de la rage de la Nature.
Le paléontologue Georges G. Simpson considère l'extinction du cheval du Pléistocène dans le nord de l'Amérique comme l'un des épisodes les plus mystérieux de l'histoire géologique. Il confesse que personne n'a la réponse. Il est également assez honnête pour admettre qu'il y a aussi le problème plus mystérieux encore de l'extinction de nombreuses autres espèces en Amérique au même moment : Le cheval, la tortue géante vivant dans la mer Caraïbe, le paresseux géant, le machérode, le glyptodon et le toxodon : tous des animaux tropicaux ! Ces créatures n'ont pas péri à cause d'une installation graduelle d'une ère glaciaire, à moins que quelqu'un souhaite postuler qu'il y avait des températures négatives à l'Equateur.
Glyptodon |
Des piles et des piles d'ossements de mastodontes et de machérodes ont été découverts en Floride. Des mastodontes, toxodons, paresseux géants et autres animaux ont été trouvés congelés en un instant dans des glaciers. Le rhinocéros laineux, le castor géant, le jaguar géant, le paresseux géant, des antilopes et des dizaines d'autres espèces ont été entièrement effacées de la surface de la terre à la fin du Pléistocène.
Cet événement a été global. Les mammouths de Sibérie ont disparu au même moment que les rhinocéros, géants d'Europe, les mastodontes d’Alaska, les bisons de Sibérie, les éléphants d'Asie et les chameaux d'Amérique. Il est évident que la cause de ces extinctions doit être commune aux deux hémisphères, et qu’elles n’ont pas été graduelles. Une glaciation progressive n’aurait pas provoqué des extinctions, car les différents animaux auraient tout simplement émigré vers des pâturages plus accueillants. Ce que l'on constate, c'est un événement d'une violence effroyable, survenu par surprise. Autrement dit, Il y a 12 000 ans, date sur laquelle nous tombons à répétition, quelque chose de terrible s'est produit, si terrible que la vie sur Terre a pratiquement disparu en un seul jour.
Harold P. Lippman admet que le volume de fossiles et défenses encastré dans le permafrost sibérien représente une "insurmontable difficulté" devant la théorie d'une glaciation progressive puisque aucun processus graduel ne peut avoir pour résultat la conservation de dizaine de milliers de défenses et d'individus entiers même s'ils ont péri en hiver. Spécialement quand l'estomac de nombre de ces spécimens contient des herbes et des feuilles non digérées. Le géologue expert en Pléistocène William R. Farrand de l'Observatoire Géologique de Lamont-Doherty, qui est un adversaire du catastrophisme sous toutes ses formes, déclare : "La mort subite est attestée par la condition robuste des animaux et leur estomac plein... Les animaux étaient robustes et en bonne santé quand ils ont péri". Malheureusement, en dépit de cet aveu, le pauvre homme semble avoir été incapable de regarder en face la réalité d'une catastrophe mondiale dont attestent cependant les millions d'ossements dispersés sur toute la planète à la fin du Pléistocène. Hibben résume la situation en une courte déclaration : "la période du Pléistocène s'est terminée par la mort. Ce n'est pas l'extension ordinaire d'une vague période géologique qui se serait estompée en une fin incertaine. Cette mort a été catastrophique et globale".
La conclusion est à nouveau que la fin de l'ère glaciaire, l'extinction du Pléistocène, la fin du Paléolithique supérieur, du Magdalénien, du Périgourdien, la fin du règne des dieux, tout cela est arrivé lors d'un événement global catastrophique il y a environ 12 000 ans. Et il se fait que, même avant de constater l'évidence, nous voyons qu'il s'agit de la même date que celle donnée par Platon pour la disparition de l'Atlantide.
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