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La mort de Jules Bonnot, un hoax à la française ...

Jules Bonnot, vous savez, celui de la bande à Bonnot, les premiers à utiliser des automobiles pour commettre leurs méfaits ...

Nous partons comme presque toujours de la fiche Wikipédia et jetons un coup d'oeil aux photos de Jules Bonnot proposées sur la page. nous comparerons ce que nous voyons avec les informations données par le Figaro du 29 avril 1912 , le lendemain de la mort de l'anarchiste, ou supposé tel.
La toute première à  avoir attiré mon attention est celle du cadavre  de Bonnot :




Oh, le joli petit trou bien rond sous le sein gauche ! Voilà une balle d'un  calibre d'au moins 16 mm qui perfore une poitrine sans déchirer le moindre muscle ou parcelle de peau, et sans provoquer de saignement ? Tout en laissant une trace bien trop noire, bien plus en tout cas que la déchirure au bras droit ?
L'éclairage est assez curieux également : clairement une  source à la verticale du corps. Mais alors pourquoi la partie droite du visage n'est elle pas aussi bien éclairée que l'épaule droite ? Pourquoi les ombres des épaules, qui ne devraient pas être sous une telle lumière sont elles si prononcées aux épaules et si peu aux clavicules ? Idem entre la poitrine et le bras gauche par rapport au côté opposé ?

le Figaro nous apprend que Bonnot reçut suite à des tirs à balles à bout portant onze blessures dont trois au visage.  Ces onze blessures ont ici miraculeusement disparu.

Si nous comparons ce visage au portait de Bonnot reporté sur sa fiche de police, nous obtenons ceci :



Agrandissez un peu l'image et observez que :
l'implantation des cheveux ne colle pas : le cadavre n'a pas cette avancée au milieu du crâne, et le Figaro nous dit que Bonnot, selon les témoins, avait les cheveux frisés en crinière, on le surnommait " le petit frisé".
ses sourcils sont plus épais,
ses paupières inférieures ne  présentent pas ce petit rebond qu'on voit chez Bonnot,
la forme du lobe de son oreille droite est différente, plus charnue et les deux oreilles sont moins décollées,
il n' a pas le grain de beauté sur la joue droite,
l'arête du nez est plus fine, la base présente un petit repli vers la bouche absent chez Bonnot et les narines sont plus fines,
le creux de la moustache est imberbe, rempli chez Bonnot,
le menton est plus prononcé que celui de Bonnot, parfaitement plat et davantage prognathe.

Bon ben voilà, les indicateurs de falsifications habituels sont là, poursuivons ...


Passons à cette photo où nous voyons Bonnot, encore vivant à cet instant, descendu de l'étage de la baraque tout juste prise d'assaut.



Le Figaro nous dit que ce  garage de plâtre et de mâchefer  a subi les tirs prolongés de centaines d'agents, militaires, pompiers et citoyens ordinaires depuis 7h30 le matin jusque vers 13h. Aux alentours de midi, on avait incendié la baraque, une explosion avait ravagé la moitié de la façade ...  Sacré Jules Bonnot, tout de même, qui pendant cet enfer, écrivait tranquillement son testament ... Alors que le Figaro nous dit qu'il était blessé à la main...
Hé bé, on se demande où sont les traces noires d'incendie ou les impacts de balle, non ? 
Et celles du dynamitage ?
Les personnes à chapeau du premier plan ont évidemment  été rajoutées, les gris sont beaucoup trop clairs relativement à l'arrière plan, et de toutes façons, les français de l'époque portaient la casquette, comme vous pouvez le constater sur la photo Wiki de l'encerclement. Il y avait parait-il 20 000 personnes qui assistaient à l'événement ... Ca suppose une sacrée organisation au préalable, non ?
Et puis je me demande pourquoi Bonnot ne s'est pas échappé en voiture ...

La photo suivante nous montre Bonnot avec sa femme Sophie Burdet, et leur fils, Louis Justin.



Cette Sophie Burdet est un fantôme : aucune généalogie, pas de photo autre que celle ci, même de mariage ou de baptême ... Quant à Louis Justin, il a bénéficié d'une exclusivité mondiale : selon Wiki, "un décret présidentiel du 30 mars 1925 homologué par ordonnance du président du tribunal civil de Lyon du 31 mai 1926 obligea Louis Justin à adopter le patronyme de « Besson » à la place de celui de « Bonnot »". Quoi  ? un président (G. Doumergue en l'occurrence) aurait  le pouvoir d'imposer le  changement de nom d'un homme adulte ?  En violation du principe d'immutabilité du nom de famille acté dès la Révolution ? Et qui plus est, pourquoi 13 ans après la mort de Bonnot ? Manipulation grossière puisqu'un coup d'oeil au journal officiel des 30 et 31 mars 1925 nous apprend que le seul décret présidentiel de ces deux jours là concerne des indemnités de fonctionnaires ! 

Je ne vais pas commenter les faits d'armes supposés de Bonnot et sa bande, Wiki s'y emploie assez, et à lire avec attention, c'est truffé d'invraisemblances à chaque paragraphe. Retenez tout de même que jamais Bonnot ne s'est drapé dans les drapeaux de l'anarchie pour justifier de ses faits criminels ... Alors que Wiki nous balance le mot anarchie et anarchiste pas moins de 36 fois dans cette seule page !
Mais il y a par contre un personnage, évoqué dans l'article du Figaro mais complètement passé sous silence par Wiki, c'est celui de" l'anarchiste millionnaire", ce qui est un oxymore en soi, Alfred Fromentin.


C'est à lui qu'appartient le garage dans lequel Bonnot a prétendument trouvé la mort.

Le panneau "lotissement Fromentin" a été rajouté à la photo : alors que les personnages sont éclairés par le haut, remarquez l'ombre portée au niveau du coin inférieur droit du panneau, qui indique un éclairage rasant, ou même légèrement oblique. L'ombre du poteau gauche est également suspecte... Plus étrange encore, dans la photo ci-dessus où l'on descend le corps de Bonnot, on devrait voir en partie ce grand panneau, au niveau du haut de l'escalier ... Rien ...
Ce Fromentin est supposé propriétaire de toute une parcelle de terrains à Clichy, qu'il louait ou vendait à des anarchistes notoires. Perso, je me demande bien pourquoi Jules Bonnot a cru bon de se réfugier dans un lieu notoirement étiqueté "anarchiste", au point qu'il était surveillé constamment par la police ... Y a des endroits plus discrets, non ?

Voici la seule photo connue d' Alfred Fromentin :




En dehors du découpage grossier,... Tiens donc, un casque de la Coloniale ! Ce Fromentin aurait-il un passé militaire avant que de faire surface comme "millionnaire anarchiste" ? La Coloniale était à l'époque comme aujourd'hui une pépinière de barbouzes ... Parlant de millionnaire, cet homme est censé avoir fait fortune en touchant indûment des primes d'assurances suite aux incendies successifs de ses demeures. Veut on nous faire croire que les sociétés d'assurances de l'époque indemnisaient les incendies sans enquête, sans concertation mutuelle ? Et puis, rembourser une maison détruite, vétusté déduite, ça ne permet que de reconstituer son capital initial, pas de faire fortune ...
On apprend ici que Fromentin a subventionné de nombreuses publications anarchistes, qu'il a été inculpé pour meurtre en 1895 mais libéré, qu'l a été inculpé en 1906 pour complicité anarchiste mais relâché et qu'il n'a pas été inquiété lors du procès de la bande à Bonnot alors que Victor Serge lui, par exemple, sera condamné à 7 ans de bagne pour avoir seulement hébergé les "anarchistes". Le Figaro s'empresse dès le lendemain du jour de la mort de Bonnot de nous décrire Fromentin comme un doux idéaliste inoffensif . Nous avons donc là le portrait classique d'un agent de traitement  couvert par les autorités et les media. Cerise sur le gâteau, à son décès en 1917 , la police suisse a refusé à la famille de voir le corps et de connaître l'endroit de sa sépulture ! Et donc, mort ou évaporé ?

Alors à qui profite ce montage ?
A Clémenceau, bien sûr.



Cet homme là a attiré mon attention quand j'ai lu qu'il avait été un soutien fervent de Dreyfus dans cette affaire qui constitue un hoax majeur sur lequel je compte revenir un de ces quatre.  Dès 1906 Clémenceau devient "le premier flic de France", marchepied commode vers la présidence du conseil la même année, puis à nouveau en 17. En créant les brigades mobiles de police (les brigades du Tigre) en 1908, il dote son ministère (il est resté ministre de l'intérieur) d'outils puissants de propagande anti-anarchiste, cherchant à décrédibiliser ce mouvement héritier de la Commune et affichant des succès nombreux. L'opération "bande à Bonnot" porte toutes les marques d'une manipulation, surtout sa fulgurance (déc 1911 à mai 1912) et le profil de ses membres, tous issus de l'assistance publique, à tel point que les milieux révolutionnaires ne manqueront pas de faire grief à Bonnot d’avoir singulièrement compliqué leur existence en les exposant à une surveillance encore accrue par une police rendue plus performante ...

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